La sélection du Prix Bulles de Marseille comporte normalement dix titres… Mais pour ne pas faire comme tout le monde, le comité de lecture chargé d’établir cette liste a décidé de laisser un peu de choix à chaque établissement, et de ne proposer que neuf titres !
Ainsi, tous les participants pourront ajouter dans la sélection une BD coup de cœur, et la proposer à tous les autres collèges et lycées qui accepteront de jouer le jeu de la découverte.
En attendant, voilà les ouvrages retenus – Attention, il s’agit d’une sélection collège-lycée, donc pour certains titres à réserver aux élèves de quatrième ou de troisième.
TEZUKA Osamu, Sarutobi, Cornélius, 2009 – Une histoire de ninjas en un seul volume par le maître historique du manga.
ENDÔ Hiroki, All rounder Meguru, Panini Manga, 2011 – un titre permettant d’aborder un genre emblématique de la bande dessinée japonaise : le manga de sport. Faute de sortir Olive et Tom des cartons, on découvre ici un sport de combat méconnu, le shooto…
CHIAVINI Lorenzo, Furioso, Futuropolis, 2012 – une bande dessinée sur fond de croisade qui s’éternise, de peste et de fanatisme religieux, qui retrace l’histoire d’un « paladin » bien malgré lui, désigné par les autorités religieuses comme fer de lance de la guerre contre Saladin. Une réflexion intéressante sur la manipulation politique et l’écriture de l’histoire.
SANDOVAL Tony, Doom boy, Paquet, 2011 – Quand un adolescent en plein bouleversement intérieur se fait rejeter par son groupe, se heurte à la mort de son amie, ne sait plus trop quoi faire… Il a besoin d’un exutoire. C’est comme ça que « D » va se retrouver à jouer de sa guitare sur le bord de mer et à envoyer du gros son au cours de sessions acoustiques radiodiffusées en amateur par un ami. Mais rapidement les morceaux interprétés par D -alias « Doomboy » pour les auditeurs- deviennent des références dans le petit milieu du rock. Une histoire de mal-être qui aborde avec poésie, sensibilité et pudeur de nombreux thèmes liés à l’adolescence.
PINS Arthur de, Zombillenium, tome 1 : Gretchen, Dupuis, 2010 – Et si les morts-vivants et autres vampires existaient vraiment ? Pour Aurélien, renversé par le directeur de Zombillénium lors d’un accident idiot succédant à un pathétique braquage raté, le choix est limpide : devenir un monstre et faire peur pour de faux aux petits enfants dans un parc d’attraction à thème – ou mourir. Un récit fantastique faussement gentil qui aborde quelques faits de société avec beaucoup d’humour, le tout servi par un graphisme dynamique et coloré.
LEBEAULT Fabrice, Horologiom, tome 6 : le ministère de la peur, Delcourt, 2011 – Horologiom était à l’origine une série de cinq volumes publiés pendant l’âge d’or de la collection Terre de Légende de Delcourt. Elle développait un univers assez incroyable, peuplé de machines et d’architectures à la fois fonctionnelles et poétiques. Dans cet univers, les êtres humains voyaient leurs passions réfrénées par une « clé » implantée dans leur boîte crânienne, transformant chaque individu en fonctionnaire ou en religieux parfaitement zélé, chacun étant évidemment au service de la société. Ce sixième tome peut tout à fait être lu indépendamment : il s’agit d’une enquête policière assez classique dans laquelle le major Meursy du Service des Violences Privées (SVP) doit découvrir qui a bien pu décapiter Tinek, le fidèle exécutant des hautes œuvres du service… Et pourquoi ?!
DOMAS, 3 minutes, La Boîte à Bulles, 2009 – Volume unique, par un auteur marseillais membre des Zarmateliers. Une histoire d’amour racontée avec beaucoup de pudeur et de sensibilité dans notre belle ville de Marseille, et qui raconte la rencontre entre Max -dessinateur de bande-dessinées- et Coquillage. Un récit et un dessin qui auraient pu être simples – mais un commencement l’est-il jamais vraiment ? Adeptes du guimauve dégoulinant, vous risquez d’être déçus.
MONTAIGNE Marion, Tu mourras moins bête, tome 1 : la science, c’est pas du cinéma, Ankama, 2011 – Directement issu du blog éponyme http://tumourrasmoinsbete.
MAUDOUX Florent, Freak Squeele, tome 1 : Étrange université, Ankama, 2008 – Attention, il s’agit de l’édition en noir et blanc (et non pas de l’édition couleur, beaucoup moins dense). Une série française en cours, mêlant des influences diverses (mangas, comics, franco-belge) qui nous plonge dans le quotidien d’un trio d’apprentis au sein d’une école dédiée à la formation des supers-héros de demain. Humour potache, action primant sur la densité du scénario (même si ça change assez radicalement dans les tomes suivants) et héroïnes empruntant physique et codes vestimentaires aux genres de bd sus-cités . Foisonnant et délirant.